Edition 2023


A GILLES

A TOI QUI EST PARTI.

Gilles, tu es parti, je le sais et pourtant

Je donnerais le doux déferlement de l’aube chaque matin

La pesante chaleur qui sévit à midi,

Même je donnerais les roses flaques tendres

Où s’endort chaque soir la tremblante lumière

Du jour.

Je donnerais tout ça et bien plus encore

Pour qu’à l’instant se rouvre

La clarté de la porte

Et que là, ce soit toi.

Toi dans cette clarté

Pour un instant de plus.

Je t’ai vu ce matin dans mon rêve, je sais.

Et pourtant je donnerais volontiers toute l’eau

Celle qui dort dans le marais

Celle qui danse au bord des vagues

Même je donnerais celle qui coule entre mes lèvres. Je sais

Pourtant je donnerais l’air saturé des roses,

Les grands lys orangés, empereurs des montagnes,

Et toute la splendeur du blanc frangipanier,

Pour un instant ce soir

Avant de m’endormir,

Recevoir ce cadeau

Tes lèvres sur mes lèvres…

Marie-Josée Samard.

Marie-Jo Samard a présidé l’association Lo Campané de 2011 à 2018.

Ce poème est son hommage à son mari Gilles décédé cette année.


A BABETTE

LETTRE A L’ABSENTE.

                                                                  Tu n’es plus, pourtant

Il y a sous les feuilles mortes

Sous le ciel trop bas

Sous la plainte des oiseaux cachés

Sous nos sourires orphelins

Une lumière étrange et vaporeuse

Mystérieuse

Qui te ressemble

Qui est partout

Qui irradie

Divine

Que c’est beau

Ses rayons sont de l’or

Ses paillettes, des miracles

Ici tout peut Etre

Renaître

Plus besoin de corps

De peau

De voix

Nos mues se confondent,

Transparentes

Nos âmes éternelles volent,

Ensemble

Dans ce ciel colorié par tes soins.

Ce jour de plus pour moi

Est un nouveau jour sans toi

Dis

Si je reste ici à t’attendre

Sur ce caillou posé là

Dans la nuit de ce soleil froid

Est-ce que tu reviendras ?

Diane Peylin

Extrait du grand poème « Lettre à l’absente »

écrit par Diane Peylin en hommage à sa mère Babette.

Diane est notre romancière, magicienne des mots. Ses romans sont

parus aux éditions Flammarion

puis aux éditions Héloïse d’Ormesson.


PARUTIONS ANTERIEURS


Edition 2020

LA MÉMOIRE DES PEUPLES
IRLANDE 1847.

Le mildiou détruit les champs de pommes de terre, c’est la famine et terrible ! 1 million de morts ! Famine qui sera la première à être médiatisée avec appel aux dons dans les journaux. Et les dons arrivent du monde entier et même de deux tribus amérindiennes d’Arizona Hopis et Navarro qui réunissent 17O dollars d’alors, l’équivalent de 4000 euros…
Il y a un mois des indiens de ces tribus ont lancé un cri de détresse sur Twitter : ils sont seuls face au Covid qui fait des ravages, et les autorités fédérales ont fermés les casinos (leurs seuls revenus). Ils sont sans ressources et abandonnés à leur sort.
Alors, 173 ans après, les Irlandais qui ont de la mémoire se sont mobilisés en masse et leur ont envoyé 860 000 dollars US !

Irlandais bagarreur, buveur de bière et … noble cœur

C.P. Edition 2020


UN NOUVEAU MONDE ? VIRAGE TECHNOLOGIQUE
En fin d’année 2019 l’état lance une application ALICEM, sa fonction : donner une identité numérique aux citoyens par le biais de la reconnaissance faciale. Elle est téléchargeable sur smartphone. Elle a été mise au point par le ministère de l’intérieur et l’Agence nationale des titres sécurisés (ANTS).
Cette application «vise à protéger l’identité numérique des utilisateurs, à lutter contre l’usurpation d’identité et à simplifier les démarches administratives (permis de conduire, impôts, carte d’identité, etc…) » car d’ici 2022, tous les services publics seront dématérialisés.
D’après le ministère de l’intérieur, elle est conçue dans le respect des règles de droit. Cependant la CNIL et l’association La Quadrature du Net craignent la généralisation de la reconnaissance faciale, du fichage des individus, la normalisation d’un monde ultracontrôlé. Ils s’interrogent aussi sur la compatibilité avec les dispositions du règlement européen de protection des données personnelles (RGPD). Les serveurs de l’ANTS conserveront, par exemple, des données d’historique de connexion durant sept ans. En outre, les failles techniques et attaques informatiques restent possible. Et qu’en sera-t-il de notre liberté de penser, d’être et de faire ?
Les chinois, qui ont vu se généraliser la reconnaissance faciale, la 5G et les applications sur smartphone(*), avec des bons et mauvais points, et qui vivent cela au quotidien, qu’en pensent-ils ? Nous ne sommes pas des chinois. Je ne sais plus qui a dit que les français sont « ingérables et espiègles» !! Peut-être bien notre force …
* voir sur le net « système de notation des citoyens chinois » commencé en mai
2018.
Gilbert Lavaure et C.P – Edition 2020